• Fin de navigation mouvementée en baie de Quiberon

     

    Jean nous fait profiter d'une de ses anecdotes de navigation;

    Je ne résiste pas à la tentation raconter l'une de mes dernières aventures, peu glorieuse, dans la baie de Quiberon.

    J'avais navigué en solitaire tout l'après-midi avec le soleil et un vent agréable.
    En début de soirée, il était temps de rentrer, d'autant plus que le vent avait sérieusement forci.

    Je m'amarre à mon corps mort et je gonfle l'annexe, le vent commençant à soulever l'annexe, je me déplace pour l'arrimer, je vois alors le gonfleur partir à l'eau dans une rafale. Je me précipite sur la gaffe mais je ne parviens pas à crocher le gonfleur qui part à toute vitesse en s'éloignant de la côte. J'y tiens à ce gonfleur Zodiac que j'ai payé très cher il y a quelques années. Je désamarre, je mets le moteur en marche et me lance à la poursuite du fuyard.

    Je m'en approche, je prends la gaffe, assis sur un banc de cockpit et je me penche, je me penche encore pour attraper le gonfleur et...plouf !!! Je tombe à l'eau tout habillé. Très vite je fais le bilan de la situation: le bateau file tout seul, prêt à traverser la baie, le moteur s'est arrêté mais il va bien vite je crains qu'il ne heurte d'autres bateaux au mouillage et après comment je vais faire pour le récupérer ? Plus personne sur la plage, des pêcheurs isolés, je n'en vois pas.

    Le côté positif de la situation c'est que j'ai le contrôle du gonfleur que je pousse devant moi en nageant vers la plage, à 300 m environ. Ce  qui est cocasse c'est que toutes les 30 secondes je dois donner un coup de gonfleur pour le vider de l'eau qui y pénètre avec le clapot. Ma question maintenant est qui vais-je trouver pour repartir chercher le bateau
    ... ? Au pire, je me vois déjà au petit matin à sa recherche sur la côte opposée (80 km par la route).

    Autant oublier ce scénario catastrophe, c'est trouver une aiguille dans une botte de foin...J'arrive tout trempé sur la plage, pas un chat. Mon seul espoir, mon copain le loueur de catamarans mais à cette heure ci il est surement parti.

    Je frappe à la porte de sa cabane. Il est dedans. 
    Il me regarde ébahi et me lance "qu'est-ce qui t'arrive ?".  Quelques minutes plus tard nous voilà repartis avec un hors-bord, nous rattrapons vite KETAL qui est certainement surpris de me retrouver si tôt après sa fugue. Nous ramenons le fugitif à bon port et je reviens sur la plage un peu plus sec que la première fois. Finalement, rien n'est cassé, je n'ai rien perdu mais je ne suis pas passé loin de la fortune de mer. Si mon loueur de catamarans ne s'était pas trouvé là miraculeusement, je ne sais pas ce que j'aurais pu faire. 
    J'ai tiré quelques enseignements de cette mésaventure.

    D'abord les causes: j'ai glissé parce que le cockpit était trempé par les embruns et j'avais enfilé un pantalon de jean qui supprimait toute adhérence. Le vent ayant forci, j'aurais du être plus vigilant et bien amarrer tout ce qui fait prise au vent.

    Enfin, étant tombé à l'eau j'ai été incapable de remonter à bord. C'est depuis que j'ai installé une échelle efficace. Pour assurer une sécurité complète, étant seul à bord, le soir, le mauvais temps s'installant, j'aurais pu (ou du) laisser filer un cordage à l'arrière ce qui m'aurait permis d'avoir une prise quand le bateau commençait à s'éloigner.  

    Jean, mars 2015


  • Commentaires

    4
    Dimanche 8 Mars 2015 à 18:28

    Intéressant récit qui fait quand même froid dans le dos !!!

    Heureusement que Jean est un bon nageur entrainé !

    En solitaire ou avec des débutants à bord (qui seront incapables de naviguer et de vous rechercher)

     il faut prendre des précautions...

     

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    3
    christophe
    Mercredi 4 Mars 2015 à 08:40

    Bonjour,comme le dit étienne, le principal est de sortir intact de cette situation. Je pense que le bateau passe en 2nd quand , nous, nous n'avons qu'une seule vie! le bateau n'est qu'un bien matériel (malgré tout l'attachement que l'on peut avoir, moi le premier). Effectivement il faut ensuite prendre le recul pour en tirer les bons enseignements (finalement le gilet est il réellement superflu?). Jusqu'à il y a peu je n'en mettais jamais en solitaire mais la vie fait qu'on a d'autres priorités. Maintenant le principal est que cette histoire se soit bien finie pour vous.(peut être faut il changer d'antidérapant et ne pas se surestimer).

    Très cordialement.

    Christophe.

    2
    étienne
    Mardi 3 Mars 2015 à 20:10

    l'étonnant est que tu t'inquiètes pour ton bateau et pas vraiment pour ta carcasse!!!!!tu es toujours aussi  sûr de toi quand  tu passes par dessus bord?????

    1
    Mardi 3 Mars 2015 à 08:46

    Salut Jean

    Content que l'aventure se soit bien terminée, mais tu as raison, il est important d'en tirer des enseignements. Et je crois, à ce titre, qu'il est bon et utile de raconter ce genre de mésaventure, qui, il faut le dire, peut nous arriver à tous. Et à chacun d'en tirer ses propres enseignements pour sa propre sécurité.

    J'ai moi même eu quelques mésaventures, que j'ai commencé à raconter dans mon blog. Comme toi, elles se sont toutes bien terminées.

    Amitiés. Jano.

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