• Premiers bords du Figaro 5 n°80


    Olivier nous livre le récit de sa première navigation sur son Figaro 5 "Kirikou";


    Premiers bords du N°80

    A la suite d'une longue rénovation, le bateau est enfin sorti de l'atelier.

    Le chantier qui m'a accueilli est plein comme un oeuf à cette saison et Fleury Michon, le formule 40, lui aussi en rénovation (www.den-ran.com/catamaran-formule-40) bloque la porte de la cabine de peinture.
    Il faut se frayer un passage à 2 cm d'un Mousquetaire club, sous le bout-dehors d'un Monotype 7,50 et au ras de 2 Class 2m, un véritable jeu de Tétris !

    Une averse diluvienne vient rincer les dernières traces de poussière et baptiser Kirikou.

    Premiers bords du Figaro 5 n°80


    Une fois mâté, seul, ce qui se fait très bien en utilisant simplement le sommet d'un escabeau, posé en arrière du bateau comme trépied.
    Une méthode efficace pour peu que l'on y fixe un V, dans mon cas, 2 serre-joints pour éviter que le mât ne glisse sur le côté. Les bas-haubans, placés dans l'axe de l'emplanture évitent bien des misères !

    Premiers bords du Figaro 5 n°80

    Premiers bords du Figaro 5 n°80

    La marée est de 110 ce jour là et la journée est glaciale, mais le bateau glisse à l'eau sans encombre.
    Le flot crée un courant puissant sur le Blavet.

    La sortie doit juste durer quelques heures, le temps de goûter aux sensations du bateau, sur lequel je n'ai jamais navigué, et de valider les détails d'accastillage et de gréement.

    Premiers bords du Figaro 5 n°80


    Départ au moteur, le petit 2,3 Honda fait le job et propulse sans faillir le Figaro jusqu'à un lieu où la rivière est suffisamment large pour y tirer quelques bords.

    Premiers bords du Figaro 5 n°80


    Comme de juste, le vent est perturbé et souffle en grains sous les nuages pour s'évanouir presque totalement quelques minutes plus tard.

    Premiers bords du Figaro 5 n°80


    Au portant, le bateau se comporte à merveille, c'est au près que cela se gâte...
    Le bateau est mou à la barre, d'une mollesse telle que je dois choquer du génois pour lui faire reprendre sa route après les virements de bords.

    Malgré le plaisir de naviguer enfin, je ne suis pas conquis par le comportement du bateau qui se vautre à chaque claque, remonte mal au vent et montre une évolutivité très moyenne...

    Mais il est temps de rentrer pour assurer une sortie d'eau de jour et sans trop de courant.
    C'est à l'affalage des voiles que je sens un choc. Le bateau semble planté et le moteur n'y fait rien.
    Qu'à cela ne tienne, je remonte la dérive qui bloque dans son puits après quelques tours de treuil !
    Jurons et efforts n'y font rien.
    Le bateau dérive, dans le bon sens, vers Hennebont. Il avance en crabe, mais il avance...

    Le câble du treuil fait un angle bizarre et c'est là que je comprend que la dérive pend sous le bateau et se met en drapeau, ce qui ne facilite pas la marche !
    Je suis seul à bord, heureusement le chantier n'est plus bien loin et une remorque bienvenue me permet de gagner le ponton. Là, j'envisage plusieurs solutions : déposer la dérive sur la cale, mais je dispose de bras secourables et il est choisi de la récupérer depuis le ponton.

    Vêtu d'un combinaison Néoprène d'emprunt et surtout, 3 tailles trop petite, (mais l'air est à 4 degrés), je me mets à l'eau, passe un bout dans la manille avant de larguer le câble.
    La dérive émerge, elle est sauvé !
    Je sais qu'elles sont difficiles à trouver et j'avais peur de la perdre pour de bon ! La peinture neuve a un peu souffert mais pour le reste je m'en sort bien et le bateau peut remonter sur sa remorque sans encombre.

    Comment est-ce possible ?

    Lors de la repose de la dérive, je l'avais posée sur une palette qui ne me permettait que de lui faire affleurer le bord du puit. Un aide placé dessous me guidait tandis que je sondais avec un tournevis fin qui buttait dans le métal jusqu'à ce qu'il travers ! En fait, l'axe était juste au dessus de la dérive qui semblait pourtant bien en place. A la descente, la dérive prenait appui sur la face avant du puit et semblait descendre normalement, mais sans probablement se mettre en butée, ce qui explique les piètres qualités nautiques que j'ai constaté.
                                 

    Premiers bords du Figaro 5 n°80


    Si je relate cet épisode sans gloire, tant pour le navigateur que pour le rénovateur, c'est pour éviter à d'autres ce genre de mésaventure.
    J'avais pourtant lu avec attention le dossier de l'ASCOFI sur le sujet et pensais que... Mais la technique, parfois se joue de nous !

    Il reste donc à affiner quelques détails du gréement de Kirikou et à remettre la dérive en place, pour de bon cette fois et à nous deux l'Océan !

    Olivier

    ______________________________________

    Note de l'éditeur du blog; cette mésaventure est déja arrivée il a quelques années après une restauration complète d'un Figaro 5, mais la dérive est restée au fond de l'eau...


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  • Commentaires

    5
    Lundi 12 Février 2018 à 14:23

    Il existe des grand'voile à bordure libre...

    Le génois provient de la voilerie "Le Rose" donc il n'est pas neuf, mais quant est il de la GV rouge, qui parait neuve (ou presque) de quelle voilerie provient elle ?

      • Olivier
        Dimanche 18 Février 2018 à 22:04

        Bonsoir, désolé, je n'avais pas vu les commentaires...

        Le génois n'est effectivement pas neuf, quand à la GV, elle est à bordure libre et a été coupée par Delta voiles à la Trinité. Selon le dossier de factures que j'ai récupéré avec le bateau, elle est de 2008.Pour être honnête, elle fait illusion sur les photos, mais sa forme manque de tenue. Elle poche et j'envisage de la remplacer un de ces jours.

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    4
    Lundi 12 Février 2018 à 09:17

    Autre remarque: ta grand voile semble bizarre, elle n'est pas glissée dans la bôme !

    3
    Lundi 12 Février 2018 à 09:09

    Bravo pour ta rénovation et ta courageuse "première" sortie solitaire.

    Pour ta dérive, je peux t'envoyer un jeu de photos expliquant comment je la mets en place.

    Amitiés

    Jano

      • Olivier
        Dimanche 18 Février 2018 à 22:09

        Merci pour tes commentaires,

        J'avais lu que certains se servaient d'une ficelle pour viser l'axe de la dérive mieux que je l'ai fait, m'ai ça me parait anti-mécanique...

        C'est avec plaisir que je consulterai tes photos avant le resquillage définitif. Sachant que je dispose encore des infrastructures du chantier (Fenwick et portique), ce ne devrait pas être une contrainte insurmontable ;o)

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